
L’orientation, un cheminement et non une destination
On imagine souvent l’orientation comme une décision unique, prise à un instant T, qui conditionne toute une vie. Cette vision est à la fois stressante et erronée. En réalité, l’orientation est un processus qui s’étale sur plusieurs années, souvent une quinzaine d’années, ponctué d’apprentissages, de prises de conscience, d’expérimentations et d’ajustements.
Pourquoi 15 ans ? Parce que l’orientation ne s’arrête pas après le lycée, ni même après les études. Elle évolue au fil des expériences et des découvertes que chacun fait sur lui-même et sur le monde professionnel.
Au fil de mon expérience, j’ai observé que les jeunes traversent quatre grandes phases, chacune marquée par des interrogations et des défis spécifiques. Ces étapes sont essentielles pour construire progressivement un parcours épanouissant et aligné avec leurs aspirations profondes.
1. À 15 ans : l’éveil et les premières intuitions
C’est souvent à cet âge que l’on entend pour la première fois la question : « Que veux-tu faire plus tard ? » Une question qui semble anodine, mais qui peut être source de stress pour de nombreux adolescents.
À cet âge, on commence à découvrir ses intérêts et ses aptitudes. On se demande :
Quelles matières j’aime et dans lesquelles je me sens à l’aise ?
Quelles sont mes premières envies professionnelles, même vagues ?
Qu’est-ce qui m’enthousiasme ou me motive au quotidien ?
Le problème, c’est qu’à 15 ans, on a peu d’expérience du monde professionnel. Les métiers semblent souvent abstraits, et les choix d’orientation scolaire (filières, spécialités) peuvent paraître arbitraires. Pourtant, c’est une période idéale pour explorer sans pression, s’ouvrir à différentes disciplines et commencer à observer le monde du travail à travers des stages ou des rencontres professionnelles.
2. À 18 ans : la prise de décision et les premiers engagements
Le lycée touche à sa fin, et le temps des choix concrets arrive : études supérieures, alternance, année de césure, premier emploi…
Certains jeunes ont une idée précise de ce qu’ils veulent faire, mais pour beaucoup, l’incertitude est encore grande. On peut ressentir :
La peur de se tromper et de « gâcher son avenir »
La pression sociale et familiale
Un sentiment de doute sur ses propres compétences et aspirations
À cet âge, l’important n’est pas tant de faire le bon choix, mais de faire un choix qui ouvre des portes. L’erreur serait de croire que tout est figé. Les premières années post-bac doivent être vues comme une phase d’exploration et d’expérimentation.
C’est aussi une période où l’on commence à mieux comprendre le marché du travail, les différentes voies possibles, et où l’on acquiert des premières expériences professionnelles à travers les stages ou les jobs étudiants.
3. À 25 ans : l’ajustement et la confrontation au réel
À cet âge, on entre dans le vif du sujet : les études sont (souvent) derrière nous, et l’on commence à travailler.
C’est ici que beaucoup se rendent compte que la réalité professionnelle ne correspond pas toujours à l’idée qu’ils s’en faisaient. Certains découvrent que leur métier leur plaît et gagnent en assurance, tandis que d’autres réalisent qu’ils ne sont pas à leur place. C’est l’âge des premières remises en question professionnelles :
Mon travail me plaît-il vraiment ?
Suis-je dans un environnement qui me correspond ?
Dois-je me spécialiser davantage ou changer de voie ?
De nombreux jeunes adultes envisagent à ce moment-là une réorientation. Ce n’est pas un échec, mais une prise de conscience nécessaire. Mieux vaut ajuster son cap maintenant plutôt que de persister dans une voie qui ne nous convient pas.
Aujourd’hui, le monde du travail évolue vite, et les reconversions sont de plus en plus courantes. Ce qui compte, c’est d’apprendre à se repositionner intelligemment et à développer des compétences transférables.
4. À 30 ans : l’affirmation et la consolidation
Avec près d’une décennie d’expérience, les choix de carrière deviennent plus stratégiques. On sait mieux ce que l’on aime et ce que l’on refuse. C’est un âge où beaucoup décident de :
Monter en responsabilité
Se spécialiser davantage
Oser un changement radical
Créer leur propre entreprise
C’est aussi une période où l’on gagne en assurance professionnelle. On comprend que l’orientation n’est pas figée et qu’elle peut évoluer au gré des expériences et des opportunités. On passe souvent d’une vision rigide de la carrière à une approche plus fluide, où l’épanouissement et l’équilibre de vie deviennent des critères prioritaires.
L’orientation est un voyage, pas une destination
J’ai accompagné tant de jeunes, d’étudiants et de professionnels en transition, et ces grandes phases reviennent sans cesse. Je les ai vus chercher, hésiter, tester, échouer parfois, rebondir souvent. J’ai observé comment, à chaque étape, ils prenaient confiance, affinaient leurs choix et finissaient par construire une trajectoire qui leur ressemble.
Il est temps d’abandonner l’idée qu’un jeune doit absolument savoir quoi faire à 18 ans. L’orientation est un processus, un cheminement naturel qui prend du temps. L’important n’est pas d’avoir toutes les réponses immédiatement, mais de cultiver une posture d’ouverture, de curiosité et de progression.
💡 Alors, et si on arrêtait de demander aux jeunes "Tu veux faire quoi plus tard ?", et qu’on leur apprenait plutôt à construire leur avenir étape par étape ?
Et vous ?
À quel moment avez-vous ressenti un vrai déclic professionnel ?
Avez-vous déjà vécu une remise en question dans votre orientation ?
Quelle étape de ce parcours résonne le plus avec votre propre expérience ?
N’hésitez pas à partager en commentaire ! 😊
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